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La ZFE, un outil essentiel pour améliorer la qualité de l’air

Publié le 10 juin 2024

La ZFE, un outil essentiel pour améliorer la qualité de l’air

La qualité de l’air constitue un enjeu crucial de santé publique. La pollution atmosphérique entraine une augmentation des maladies respiratoires et cardiovasculaires, qui réduit l’espérance de vie. La densité urbaine et le trafic routier intense des grandes agglomérations exacerbent les concentrations de polluants, tout particulièrement les particules fines et les oxydes d’azote. Ainsi, au sein de la Métropole de Lyon, 5,3% des décès annuels sont imputables au dioxyde d’azote généré par le trafic routier (Santé Publique France, 2021). La  zone à faibles émissions (ZFE) a été instaurée pour remédier au problème, en restreignant l’accès des véhicules les plus polluants au cœur de l’agglomération, là où les alternatives à la voiture individuelle sont les plus développées. Parmi d’autres mesures, elle commence à porter ses fruits.

L’air est déjà plus sain, la pollution peut encore reculer

Le bilan 2023 de la qualité de l’air réalisé par l’observatoire de référence Atmo Auvergne-Rhône-Alpes confirme la tendance à l’amélioration de la qualité de l’air sur le territoire de la Métropole de Lyon. En ce qui concerne le dioxyde d’azote, la moyenne annuelle relevée par la station de mesure de Villeurbanne-Cusset est passée de 47 microgrammes par mètre cube en 2022 à 44 microgrammes en 2023. Si la tendance se poursuit, le seuil réglementaire, fixé à 40 microgrammes en 2008, sera bientôt respecté.

Cette amélioration est due au renouvellement du parc de véhicules, à la faveur de normes d’émissions plus strictes et d’une forte réduction de la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs. La ZFE permet d’accélérer ce renouvellement, ce qui pour le moment se vérifie surtout pour les poids lourds les plus polluants (Crit’Air 5 et 4) interdits depuis le 1er janvier 2020. L’amélioration est également due au développement des transports en commun, du vélo, de l’autopartage et du covoiturage, qui permet de réduire le trafic routier : sur le boulevard périphérique au bord duquel la station de mesure de Cusset est implantée, le trafic a baissé de presque 10% entre 2019 et 2023 ! Un phénomène de démotorisation alimente cette évolution. Quoique modeste, il a pris de l’ampleur en 2022 : le nombre de véhicules particuliers immatriculés sur la commune de Lyon a chuté de près de 8000 (de 206 200 au 1er janvier 2022 à 198 700 au 1er janvier 2023, source Ministère de la Transition écologique), alors que la population a continué d’augmenter.

La pollution de l’air devrait continuer de reculer dans les prochaines années. La ZFE y contribuera à mesure de son amplification, en lien avec le développement des alternatives à la voiture individuelle. Pour autant, il reste encore du chemin à parcourir. Les seuils de pollution règlementaires retenus en 2008 sont loin de satisfaire aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour le dioxyde d’azote, par exemple, le seuil UE 2008 est à 40 microgrammes par mètre cube (moyenne annuelle), alors que l’OMS recommande un maximum de 10 microgrammes. Une nouvelle directive de l’Union Européenne (2024) va fixer aux États un objectif de 20 microgrammes, d’ici à 2030. Aussi, la bonne mise en œuvre de la ZFE sur le territoire métropolitain est primordiale pour que chacun puisse respirer un air objectivement qualifiable de sain. Un deuxième objectif : offrir à celles et ceux qui le peuvent  une opportunité pour mieux se déplacer et changer ses pratiques de mobilité

La ZFE est aussi un accélérateur de la transition vers des pratiques de mobilités durables. Elle encourage et promeut les modes de déplacement alternatifs (transports en commun, covoiturage, autopartage, vélo, marche à pied). Pour accompagner les usagers concernés par la ZFE, la Métropole de Lyon a mis en place un dispositif d’aides financières destiné aux particuliers et professionnels propriétaires de véhicules polluants pour l’acquisition de véhicules plus propres. Du conseil personnalisé est également proposé à l’Agence des Mobilités, en prenant rendez-vous sur toodego.com. L’objectif est d’aider chacune et chacun à mieux connaître l’offre de service mobilité disponible sur le territoire et ainsi de faire évoluer ses habitudes de déplacement.

Crédit photo de l’image d’illustration : Thierry Fournier – Métropole de Lyon